Avez-vous déjà eu une crise d’angoisse ?
Avez-vous déjà ressenti cette douleur si violente que vous pensiez avoir un infarctus, un AVC ou que vous alliez mourir sur-le-champ d’une terrible maladie ?
Avez-vous eu l’impression que vous alliez vous évanouir ou mourir d’étouffement ?
Vous avez fait tous les examens médicaux possibles et on ne vous a trouvé aucun problème.
Alors vous avez peut-être eu une crise d’angoisse ou de panique aussi appelée attaque de panique ?
Même si les crises d’angoisse sont dures à vivre, soyez tranquille :
Vous n’allez pas en mourir !
Vous n’allez avoir aucune conséquence physique sur le long terme !
Mais la peur d’avoir une nouvelle crise d’angoisse vous bloque dans votre vie de tous les jours et vous en déclenche de nouvelles.
Les études disent qu’au moins ⅓ d’entre nous auront au moins une attaque de panique dans leur vie.
Que vous ayez une seule et unique crise ou que ce soit la 100e, vous n’avez pas envie d’en avoir une à nouveau.
Quelle est la première étape pour prévenir les crises d’angoisse ?
Passer du temps sur le net à savoir ce qu’est une crise de panique peut-être pour vous source de grande angoisse.
Et pourtant c’est une toute première étape pour aller mieux.
Attention, je ne dis pas qu’il faille passer des heures et des heures sur internet à chercher, mais un minimum de temps pour bien comprendre le mécanisme de vos crises d’angoisse.
Et puis, il n’y pas qu’internet, il y a d’excellents livres sur le sujet.
Vous pouvez aussi demander l’avis d’un professionnel de santé spécialisé sur ce sujet.
Plus vous comprenez ce dont vous souffrez, plus vous prévenez vos crises.
Tout d’abord, laissez-moi vous rassurer : l’attaque de panique est une réaction normale de l’organisme face à un danger.
Oui j’ai bien dit une réaction normale…
Quelles sont les causes de mes crises d’angoisse ?
C’est un ensemble de réactions physiologiques qui est créé par l’amygdale située dans le cerveau.
Nous en avons deux situées dans la zone du cerveau qui gère la peur et les émotions.
Quand l’amygdale estime qu’il y a un danger suffisamment important, elle déclenche une série de réactions et sollicite le système nerveux sympathique qui produit de l’adrénaline.
L’adrénaline, qui est une hormone, augmente le rythme cardiaque et respiratoire pour envoyer du sang et de l’oxygène dans les muscles des bras et des jambes.
Elle fait parvenir aussi plus d’oxygène au cerveau pour le rendre plus rapide, plus vif afin de prendre les meilleures décisions dans un laps de temps le plus court.
Si vous n’aviez pas ce mécanisme vous ne pourriez pas survivre !
Imaginez-vous en train de traverser à un passage piéton…
Si une voiture vous fonce dessus, cela peut se jouer à une seconde.
Une seule petite seconde fait la différence entre la vie et la mort !
Donc la crise de panique est là pour vous sauver la vie !
Je sais ce que vous allez me dire…
Mais pourquoi j’ai des crises d’angoisse ?
“ Souvent quand j’ai une crise de panique il n’y a pas de danger mortel. Alors pourquoi une telle réaction ? ”
Vous avez raison en effet ! Nous allons voir que le mécanisme censé vous aider est dans ce cas complètement déréglé.
Quand vous avez une crise de panique, cela peut être dans un supermarché, dans un restaurant, dans le métro et même chez vous.
Et là il n’y a pas de danger de vie ou de mort, sauf de se prendre un coup de chariot ou une boîte de conserve qui vous tombe sur la tête, mais c’est rare ! lol
On voit bien que, lorsque vous avez une attaque de panique, dans ces situations la plupart du temps sans danger, l’amygdale réagit de manière démesurée.
Elle est déréglée et elle a décidé, pour une raison que bien souvent on ignore, qu’il y a un danger grave et veut vous protéger.
Quelles sont les réactions de mon organisme face aux attaques de panique ?
Votre amygdale décide de déclencher toute une série de réactions en chaîne :
Dans ces moments-là, votre rythme cardiaque augmente, vous haletez, vous respirez trop vite, vous hyperventilez.
L’augmentation de la circulation sanguine dans votre corps crée de l’étourdissement et la sensation d’engourdissement dans vos mains et vos pieds.
La crise d’angoisse massive atteint un pic en 10 minutes, ensuite le cortex préfrontal situé à l’avant de notre tête reprend les commandes.
C’est dans cet endroit du cerveau que sont prises nos décisions, c’est la zone de la réflexion, de la rationalité, de la modération qui vous empêche de vous mettre en colère pour un oui et pour un non.
Oui, mais là…
Pendant l’attaque de panique, le cortex est complètement débordé par l’émotion de la peur.
L’amygdale le courcircuite, prend le dessus et va vous faire agir de manière irrationnelle.
Même si vous savez qu’il n y aucun danger au rayon légumes de votre supermarché.
Même si vous savez que vous n’allez pas mourir immédiatement ou vous étouffer, c’est plus fort que vous.
Votre corps est pris d’une telle peur que vous ne pensez qu’à une chose; vous extraire le plus rapidement de la situation.
La crise d’angoisse va finir par partir toute seule !
Mais au bout de 10 minutes d’attaque de panique, le cortex préfrontal reprend les commandes.
Ouf !
Il libère l’hormone acétylcholine qui va diminuer les battements de votre cœur et calmer progressivement votre crise.
La plupart du temps vous ne savez pas pourquoi les crises surviennent. Mais parfois des situations, des bruits, des sons, peuvent réveiller une expérience qui vous a traumatisé dans le passé.
Si vous avez eu une crise chez des amis lors d’une fête bien arrosée, le fait de se retrouver dans une situation semblable : amis, musique, alcool, peut déclencher une forte crise d’angoisse chez vous.
Vous pouvez aussi avoir des attaques de panique si vous souffrez de syndrome post-traumatique, d’anxiété sociale, de tocs ou de troubles de l’anxiété généralisée.
Quels sont les traitements de la crise d’angoisse ?
Les deux traitements reconnus par la médecine sont :
- Les antidépresseurs associés au début à des anxiolytiques
- La thérapie comportementale et cognitive que je pratique à mon cabinet.
Ces deux traitements ont de bons taux de réussite. Mais les traitements médicamenteux ont des effets indésirables et 50% des personnes qui les prennent rechutent lorsqu’elles arrêtent leur traitement.
La thérapie comportementale n’est hélas pas exempte de rechutes, mais son taux est seulement de 20%.
Pas mal non ?
Le but de la thérapie comportementale est d’apprendre aux patients à pratiquer des techniques pour contrôler à la fois le physique et le mental sur les sensations et les pensées en rapport avec les crises d’angoisse.
A mon cabinet, j’explique toujours à mes clients les moins informés (certains connaissent très bien le mécanisme et l’on peut remercier internet pour cela) comment fonctionnent les crises.
Je donne aussi des conseils pour calmer l’attaque de panique avec des exercices axés sur la respiration pour calmer le rythme respiratoire et le cœur et des exercices concrets sur l’acceptation des émotions pour calmer la peur.
A cela s’ajoute un travail sur les pensées pour prendre conscience des pensées négatives dans la crise d’angoisse, comme la peur d’étouffer, de faire un infarctus, de s’évanouir, de devenir fou, de créer un accident…
Le but étant de remplacer les pensées négatives par des pensées plus réalistes.
Rassurez-vous !
Vous n’allez pas mourir d’une crise d’angoisse, pas vous évanouir, pas devenir fou !
Et au fait, vous n’avez jamais eu d’accident vous avez toujours contrôlé votre voiture même si cela n’a pas toujours été facile non ?
Je me trompe ?
Non, c’est que me disent mes clients !
Comment prévenir la peur de refaire une crise d’angoisse ?
La première étape, à mon cabinet, c’est de les exposer aux sensations qui leur font peur.
Je les aide à s’habituer à avoir un cœur qui bat plus vite en leur faisant faire des exercices de flexion.
Pour vaincre leur sensation d’étouffer, je leur apprends que l’on respire très bien avec une paille,
Pour ne plus avoir peur de la tête qui tourne, je leur prête ma chaise de bureau et je les incite à tourner sur eux-mêmes.
Attention, je tiens à vous dire que tous ces exercices sont faits dans la bienveillance et au rythme du client et que je n’oblige personne à les faire.
Car vu de l’extérieur on pourrait croire que je les torture…
Mais toutes ces sensations ont tendance à déclencher des crises chez vous.
Une fois que vous avez moins peur des sensations, vous déclenchez moins de crises de panique ou celles-ci sont moins fortes.
Cela vaut le coup non ?
Comment vaincre la peur de crise d’angoisse
hors de son domicile ?
La seconde étape est d’aller s’exposer à son rythme et celui de la peur aux situations qui font peur, le supermarché, le métro, le bus, les amis et même rester seul chez soi.
J’insiste encore une fois, nous ne sommes pas dans la torture et il ne faut surtout pas aller trop vite.
Il est nécessaire d’être bienveillant avec soi et d’y aller toujours à son rythme.
Une fois ce travail fait, vous allez réellement vous libérer des attaques de panique.
Le principe est le suivant : la peur ne peut pas vous blesser physiquement mais le fait de rester dans la peur peut littéralement gâcher votre vie.
Aussi même si vous n’avez jamais eu de crise d’angoisse ou d’attaque de panique, mieux comprendre les causes peut vous aider à mieux les prévenir et peut-être aider quelqu’un qui en souffre dans votre entourage car c’est un trouble fréquent.
A bientôt.