novembre 21

Phobie d’impulsion : Quand la peur de faire du mal nous terrifie… 

Stéphanie souffre de phobie d’impulsion… 

Le dîner touchait à sa fin. Stéphanie, son père et sa compagne étaient à table, savourant les dernières bouchées. Tout se passait à merveille.

Mais soudainement, Stéphanie s’est levée au milieu de la conversation et s’est dirigée vers la cuisine. Elle est revenue avec un grand couteau de cuisine et s’est dirigée vers son père, prête à…

STOP. Tout cela est faux !

Rien de tout cela n’a eu lieu, sauf dans l’esprit de Stéphanie, une de mes anciennes clientes. Stéphanie n’est pas une criminelle. Elle n’est pas enfermée en psychiatrie dans une unité pour malades dangereux.

STOP. Ce n’est pas vrai !

La Véritable Histoire de Stéphanie

Stéphanie n’est pas une criminelle. Elle  n’est pas enfermée en psychiatrie dans une unité pour malades dangereux.

Elle aime son père et n’a jamais fait de mal à une mouche.

Elle souffre de phobie d’impulsion, ce qui lui fait imaginer des scénarios horribles dans lesquels elle perd tout contrôle. 

Ce n’est pas qu’elle veuille que ces choses se produisent, c’est qu’elle a peur qu’elles puissent se produire.

Est-ce que ça vous parle ? Est-ce que vous aussi vous avez peur de vous faire du mal ou de faire mal aux autres ? 

Avez-vous déjà ressenti cette angoisse sourde, cette peur irrationnelle qui vous prend aux tripes et vous stresse complètement ? 

 Si vous cherchez une solution pour vous débarrasser de cette peur, vous êtes au bon endroit.

Alors qu’elle commençait à s’inquiéter parce que sa peur se propageait à son mari et à ses enfants, nous allons voir comment j’ai aidé Stéphanie à s’en débarrasser.  

Et je peux vous dire qu’elle n’a plus peur d’inviter son père à manger.

Souffrez-vous de phobie d’impulsion vous aussi ? 

Vous êtes-vous déjà retrouvé à imaginer des scénarios terrifiants que vous ne souhaiteriez jamais réaliser ? 

Vous êtes vous demandé  “Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ?' »

Et bien la phobie d’impulsion fait partie des troubles anxieux et votre cerveau vous met dans la tête des pensées intrusives et terrifiantes qui vous disent de faire quelque chose d’horrible à votre insu. 

C’est comme si votre cerveau vous jouait des tours cruels, en créant des scénarios que vous trouvez répugnants ou effrayants.

Vous vous demandez probablement : “Pourquoi cela m’arrive à moi ? Pourquoi ai-je ces pensées ?”

Ces pensées peuvent être déclenchées par le stress, l’anxiété ou même des changements hormonaux. 

L’origine de la phobie d’impulsion pourrait provenir de la dérégulation de deux neurotransmetteurs indispensables au bon fonctionnement du cerveau : la sérotonine et la dopamine.

Imaginez que votre cerveau est comme une équipe de football. 

Dans cette équipe, deux joueurs vraiment importants s’appellent Sérotonine et Dopamine. Quand tout va bien, ils passent le ballon parfaitement et l’équipe marque des buts. Mais parfois, ces joueurs ne jouent pas bien ensemble.

 Ils ratent leurs passes, font des fautes, marquent des buts dans leur propre camp. 

Dans votre cerveau, c’est pareil, quand  Sérotonine et Dopamine ne travaillent pas bien ensemble, cela peut causer des problèmes dans notre ‘équipe cérébrale’. 

Dans le cas de la phobie d’impulsion, ces mauvaises passes entre Sérotonine et Dopamine vous créent des pensées vraiment bizarres et effrayantes, même si vous n’avez pas envie de les avoir.

Sachez que ces pensées ne sont pas un reflet de qui vous êtes, mais plutôt un symptôme de votre anxiété.

Les phobies d’impulsion sont-elles un signe de folie ? 

Et vous posez la question terrifiante : “Suis-je en train de devenir fou ou folle ?' »

Non ! 

Avoir des pensées s’invitant sans que vous le vouliez ne signifie pas que vous êtes en train de perdre la raison. En fait, ces pensées sont assez communes dans la population générale.

Moi, lorsque j’ai travaillé à l’hôpital, il m’arrivait parfois d’imaginer que j’allais cracher au visage d’un supérieur ou d’un médecin, lorsque je leur parlais en face à face. 

Cette pensée me déconcentrait, tellement elle me semblait presque réelle. 

J’imaginais la réaction négative de la personne et envisageais même de passer en conseil de discipline ou devant un tribunal. Mais rassurez-vous, rien de tout cela n’est arrivé, et je ne suis pas fou !

Les phobies d’impulsion vous rendent-elles dangereux(e) ? 

Vous vous demandez souvent  : est-ce que je suis dangereux(e) ? 

Avez-vous déjà eu la pensée soudaine de tourner brusquement le volant pendant que vous conduisez, même si vous n’avez aucune intention de le faire ?

Moi cela m’est déjà arrivé, l’ai je fait ? Non car je suis en train d’écrire ce texte. 

Imaginez que votre cerveau est comme un pilote de voiture de course.

 Même si la voiture dérape un peu, le pilote a des techniques pour reprendre le contrôle.

De la même manière, même si votre cerveau ‘dérape’ avec des pensées effrayantes, il a les moyens de reprendre le contrôle.

Vous êtes donc en sécurité ! 

Vous vous demandez  : “ Si je parle de cela, est-ce que les gens vont penser que je suis dangereux(e) ou fou (folle) ? ‘’

C’est comme si vous aviez un sac à dos rempli de pierres. Chaque pensée intrusive ajoute une pierre dans ce sac. 

Vous pouvez essayer de le porter tout(e) seul(e), mais à un moment donné, il devient trop lourd. En parler à quelqu’un, c’est comme demander de l’aide pour porter ce sac. 

Oui, il y a un risque que les gens ne comprennent pas, mais il y a aussi une grande chance qu’ils vous aident à alléger ce fardeau.

De plus votre entourage vous connaît, il sait que vous n’êtes pas un(e) dangereux(e) criminel(le) ou un(e) kamikaze. 

Vous n’êtes pas seul(e) .

Parlez de vos phobies d’impulsion 

 La première étape pour vous sentir mieux est souvent de briser le silence. 

Vous vous demandez peut-être : “Quel traitement est efficace pour moi ? Y a-t-il une solution qui marche vraiment ?' »

C’est comme si vous étiez dans une bibliothèque pleine de livres, mais vous ne savez pas lequel lire pour résoudre votre problème. 

Chaque personne est différente, donc le ‘livre’ qui fonctionne pour quelqu’un d’autre ne sera pas forcément le bon pour vous. Parler à un professionnel peut vous aider à trouver le ‘livre’ qui vous convient.

Et maintenant il est temps de vous raconter comment j’ai aidé Stéphanie à ne plus avoir peur de ses pensées négatives. 

Identifiez les pensées intrusives 

La première chose que j’ai faite avec Stéphanie, c’est de l’aider à identifier les pensées qui la perturbaient.

 Dans son cas, il s’agissait de la pensée effrayante de faire du mal à son père.

Ensuite, nous avons évalué ces pensées ensemble. Étaient-elles basées sur des faits ? Étaient-elles logiques ? Nous avons rapidement conclu que ces pensées étaient plus liées à ses peurs qu’à la réalité.

Après cela, j’ai guidé Stéphanie à travers un processus de remise en question de ces pensées. 

J’ai posé des questions comme : « Quelles sont les preuves que tu as vraiment l’intention de faire cela ? » As-tu déjà agi de la sorte dans le passé ? »

Une fois que nous avons déconstruit ses pensées négatives, nous avons travaillé à les remplacer par des pensées plus rationnelles..

Par exemple, au lieu de penser qu’elle pourrait faire du mal à son père, elle a commencé à penser : « Ces pensées sont le produit de mon anxiété et de mon cerveau, non de mes véritables intentions. »

Se détacher des pensées qui vous effraient 

Enfin, je lui ai rappelé que la restructuration cognitive, c’est-à-dire la remise en question de ces pensées, n’est pas un remède instantané. 

Cela nécessite de la pratique et de la répétition. Stéphanie a dû appliquer les exercices plusieurs fois pour commencer à voir des changements notables dans son état d’esprit.

J’ai également travaillé sur ses émotions. Je l’ai aidée à reconnaître les émotions qu’elle ressentait. Plutôt que de les ignorer ou de les combattre, nous avons pris un moment pour qu’elle les identifie et les accepte.

Je lui ai dit que c’était normal de ressentir ce qu’elle ressentait, surtout dans le contexte de sa phobie d’impulsion. Cette validation a été un soulagement pour elle et un premier pas vers l’acceptation. 

Ensuite, je l’ai guidée pour qu’elle parvienne à se détacher de ses pensées qui l’effrayaient. 

Nous avons utilisé des techniques de pleine conscience pour observer les émotions sans les juger, comme si nous regardions des nuages passer dans le ciel.

Acceptation et pensées intrusives 

Enfin, nous avons travaillé sur l’acceptation active de ces émotions.

Je lui ai montré comment elle pouvait les accueillir sans les laisser prendre le contrôle de sa vie. Nous avons pratiqué des exercices de respiration et de focalisation pour aider à calmer son esprit.

Mais simplement travailler sur les pensées, reconnaître et accepter les émotions ne suffisait pas. Il fallait passer à l’action pour vraiment débrancher cette alarme de la peur qui sonnait sans cesse dans son esprit.

Alors, j’ai fait quelque chose que vous allez trouver dangereux. Vous allez penser que j’ai mis ma vie en danger ! 

J’ai demandé à Stéphanie d’apporter un couteau à notre prochaine séance.

Oui, vous avez bien entendu, un couteau. Non, je n’ai pas perdu la tête, et je ne suis pas masochiste. Je voulais simplement lui prouver que ses pensées n’étaient pas autre chose que des pensées.

Lorsqu’elle est arrivée avec le couteau, j’ai pris sa main et j’ai posé la lame sur la mienne. C’est ce qu’on appelle une thérapie d’exposition.

Et devinez quoi ? À l’heure actuelle, il me manque une main gauche…

Non, non, je plaisante ! En réalité, ce simple acte a permis à Stéphanie de comprendre qu’elle n’était pas une future criminelle. Petit à petit, l’alarme de la peur dans son cerveau s’est désactivée.

Stéphanie va mieux et vous ? 

Depuis, elle a invité son père à dîner à plusieurs reprises. Le premier repas a été un peu tendu, c’est vrai, mais les suivants se sont déroulés sans encombre. 

Aujourd’hui, ils  rient ensemble de cette histoire car elle lui a tout raconté. 

Si l’histoire de Stéphanie vous a marqué, c’est parce qu’elle vous rappelle à quel point le pouvoir de la pensée peut être à la fois votre plus grand ennemi et votre plus grand allié. 

Vos pensées ont le pouvoir de créer des réalités, bonnes ou mauvaises. Elles peuvent vous enfermer dans des prisons mentales, mais elles peuvent aussi vous libérer et vous propulser vers des sommets inimaginables.

Mais ce que je veux vraiment que vous saisissiez, c’est que cette histoire n’est pas seulement une leçon sur la gestion de l’anxiété ou des phobies. 

C’est une fenêtre ouverte sur le potentiel illimité de la pensée humaine. Imaginez un instant si nous pouvions canaliser cette énergie mentale, non pas pour alimenter nos peurs, mais pour réaliser nos rêves, pour créer un monde meilleur. 

Imaginez si, au lieu de laisser nos pensées nous tirer vers le bas, nous les utilisions comme des leviers pour nous élever, pour élever les autres, pour élever l’humanité tout entière.

La pensée est l’outil le plus puissant que nous possédons. Elle a le pouvoir de façonner notre réalité, de définir notre futur. 

Alors, avant de vous laisser, une dernière réflexion : si votre pensée est le pinceau, et votre vie est la toile. Quel tableau allez-vous peindre ? Quelle réalité allez-vous créer ? 

FAQ sur la Phobie d’Impulsion

Qu’est-ce que la phobie d’impulsion ?

La phobie d’impulsion est un trouble anxieux où une personne est terrifiée par l’idée de perdre le contrôle et de commettre des actes qu’elle trouve répugnants ou effrayants, bien qu’elle n’ait aucune intention réelle de les réaliser.

Est-ce que penser à faire du mal signifie que je suis dangereux(se) ?

Non, ces pensées intrusives ne reflètent pas qui vous êtes réellement. Elles sont plutôt des symptômes de l’anxiété et assez communes dans la population générale.

Pourquoi ai-je ces pensées effrayantes ?

Ces pensées peuvent être déclenchées par le stress, l’anxiété, ou des changements hormonaux. Elles peuvent aussi résulter d’une dérégulation des neurotransmetteurs, comme la sérotonine et la dopamine, dans le cerveau.

Comment la phobie d’impulsion affecte-t-elle la vie quotidienne ?

La phobie d’impulsion peut entraîner une angoisse intense et affecter les interactions sociales et familiales, comme illustré par l’histoire de Stéphanie qui craignait de faire du mal à son père.

Est-ce normal d’avoir des pensées intrusives ?

Oui, avoir des pensées intrusives est plus commun qu’on ne le pense. Ce n’est pas un indicateur de perte de raison ou de dangerosité.

Comment puis-je gérer ces pensées effrayantes ?

La gestion de ces pensées peut inclure l’identification et la remise en question des pensées négatives, l’acceptation des émotions, et des techniques de pleine conscience. Des approches comme la thérapie d’exposition peuvent aussi être utiles.

Quels sont les traitements efficaces pour la phobie d’impulsion ?

Le traitement varie selon l’individu, mais il peut inclure la thérapie cognitivo-comportementale, des médicaments pour réguler les neurotransmetteurs, et des techniques de gestion du stress et de l’anxiété.

Puis-je parler de ces pensées sans être jugé(e) ?

Bien que cela puisse être difficile, parler de ces pensées peut être libérateur et aider à alléger le fardeau mental. Un professionnel de santé mentale peut offrir un espace sûr et sans jugement pour ces discussions.


Vous aimerez aussi :

Commenter

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués (*)

{"email":"Email address invalid","url":"Website address invalid","required":"Required field missing"}