D’où provient mon mal-être ?
Mais d’où provient votre anxiété, vos crises d’angoisse, votre dépression ou ce mal-être constant ?
Est-ce que tout cela vient de votre passé ? Si c’est le cas, vous pourriez avoir besoin d’un psychothérapeute traditionnel, qui va discuter avec vous de votre enfance pendant des heures.
Est-ce efficace ? Certains d’entre vous connaissent déjà la réponse !
Il est possible que vous ayez déjà passé des heures à discuter de votre passé, avec comme seul résultat d’enrichir votre psychothérapeute, qui parfois, insiste pour que vous continuiez avec lui, vous disant « vous savez, Rome ne s’est pas construite en un jour, les résultats peuvent prendre du temps ».
Mais après deux ans et 5000 euros dépensés, vous avez fini par comprendre que vous n’obtiendrez jamais de résultats, même si cela fait du bien d’avoir une oreille attentive et bienveillante.
Et pourtant, votre anxiété et vos crises d’angoisse perdurent !
Alors, quelle est leur origine ?
Selon moi et la thérapie comportementale et cognitive que je pratique, tout provient de vos pensées !
C’est difficile de le croire, je sais car lorsque vous avez des vertiges, des sueurs froides, un cœur qui bat la chamade, vous pourriez penser que ce sont ces sensations qui sont responsables, ou quelque chose d’autre plus grave.
Mais non, les scientifiques sont formels, tout commence par une pensée !
Je fais référence à une pensée automatique que vous ne percevez pas ou difficilement tant elle surgit rapidement. Une pensée qui viendrait de votre inconscient, comme vous le dirait le psychothérapeute dont j’ai parlé plus haut.
Ces pensées sont un peu comme les pop-ups sur les sites internet, elles apparaissent et disparaissent instantanément.
Dans mon jargon, je préfère les appeler pensées automatiques, un peu comme lorsque vous changez les vitesses de votre voiture : vous avez tellement l’habitude que vous ne pensez plus à le faire consciemment, tout en discutant avec votre conjoint(e).
Vous entendrez aussi parler du terme « distorsions cognitives », qui a été développé par le psychiatre Aaron Beck pour soigner la dépression dans les années 1960 aux Etats Unis.
Il a créé un exercice puissant pour s’entraîner à être plus positif et cela a plutôt bien fonctionné sur ses patients et lui.
En effet, la vie d’Aaron Beck fut jalonnée d’épreuves sur le plan de la santé, mais il fit preuve d’une incroyable résilience. Lorsqu’on lui diagnostiqua un cancer à un âge déjà avancé, il entama les traitements avec philosophie.
Beck était convaincu des capacités du mental à surmonter l’adversité. Il mit en pratique les principes de sa propre thérapie cognitive pour rester positif. Même partiellement paralysé à 85 ans après un AVC, il demeura optimiste sur ses capacités de récupération.
Malgré sa cécité progressive liée à la dégénérescence maculaire, Beck continua de dicter ses articles et livres.
Ses proches disaient de lui qu’il avait une énergie et une passion contagieuses pour la vie. Aaron Beck insuffla l’espoir chez ses patients comme chez lui-même.
Il disait : « Restez concentré(e) sur ce que vous pouvez faire, pas sur ce que vous ne pouvez plus faire ».
Les lunettes déformantes
Mais revenons à ces distorsions cognitives qui sont comme des lunettes spéciales qui déforment votre perception des choses. Parfois, elles transforment des problèmes mineurs en problèmes majeurs, ou vous font croire que les gens vous détestent même si ce n’est pas le cas.
Elles peuvent vous tromper en vous faisant voir les choses d’une manière qui n’est pas tout à fait exacte, comme si vous portiez des lunettes magiques qui modifient votre réalité.
Cela peut vous sembler effrayant, et vous pourriez penser : « Attends, il dit que ce sont ces pensées, qui surviennent automatiquement, que je ne vois pas, qui créent mon mal-être. Mais c’est terrible, je ne vais pas pouvoir m’en débarrasser ! “
Pour vous, cela peut sembler être un ennemi invisible que vous ne pouvez pas vaincre, un peu comme un moustique la nuit que vous entendez bourdonner autour de vous mais que vous ne voyez pas et qui finira par vous piquer si vous ne faites rien.
Mais rassurez-vous, il est possible d’intervenir !
Il s’agit simplement de reconnaître ce qui vous préoccupe beaucoup et de mettre à jour ces fameuses pensées destructrices.
Vous allez apprendre à identifier 14 types de pensées qui reviennent souvent.
Cela va vous permettre de les mettre à distance et de vous sentir beaucoup mieux.
Ne vous inquiétez pas, vous n’allez pas vous reconnaître dans toutes ces pensées, mais peut-être dans une ou plusieurs d’entre elles.
Alors, embarquons ensemble pour ce voyage dans le monde des pensées négatives.
La première distorsion cognitive est le « tout ou rien » :
Cette manière de penser est caractérisée par une catégorisation absolue : tout est soit un triomphe, soit un désastre, soit on est parfait, soit nul(le), le temps est soit ensoleillé, soit pluvieux.
Si vous tombez dans ce piège cognitif vous avez du mal à accepter des réalisations partielles ou à vous contenter du « bah ce n’est pas parfait, mais ce n’est pas mal.” Vous allez tendre vers le perfectionnisme.
Prenons l’exemple de Sarah, une directrice des ventes.
Sarah s’est investie à fond dans une présentation pour un client potentiel. Malheureusement, malgré tous ses efforts, le client a choisi de ne pas signer le contrat.
Si Sarah succombe à la pensée « tout ou rien », elle risque de se dire : « Je n’ai pas réussi à conclure cette affaire, je suis donc une mauvaise vendeuse. Si j’ai échoué avec ce contrat, je ne pourrai jamais en signer un autre. »
Cette pensée néglige tous les autres facteurs qui auraient pu influencer la décision du client, comme son budget, le timing, ou même une simple préférence pour un produit concurrent. De plus, elle ne tient pas compte du fait que Sarah a déjà réussi à conclure de nombreux contrats par le passé.
Pour vous aider à prendre du recul et à éviter ce piège cognitif, vous devez prendre conscience que le ciel n’est pas toujours bleu ou noir. il peut parfois être gris.
2 La généralisation
Cette pensée négative consiste à tirer une règle générale ou une conclusion définitive basée sur un ou plusieurs incidents isolés.
Ainsi Pierre a obtenu un rendez-vous avec une femme qui l’intéressait beaucoup.
Malheureusement, la soirée ne s’est pas passée comme il l’espérait. Il n’a pas vraiment réussi à la séduire et cette femme n’a pas souhaité le revoir.
Si Pierre tombe dans le piège de la généralisation excessive, il peut penser : « Ce rendez-vous a été un désastre. Personne ne voudra jamais sortir avec moi. Je ne trouverais jamais le grand amour”.
Cette pensée ignore les nombreuses variables qui peuvent influencer une seule rencontre : peut-être que Pierre était stressé ce jour-là, peut-être que la femme avait des attentes différentes, ou peut-être qu’ils n’étaient tout simplement pas compatibles.
De plus, cela néglige toutes les relations futures de Pierre qui pourraient très bien se passer et Pierre pourrait se décourager.
En reconnaissant cette tendance à la sur-généralisation, Pierre peut développer une vision plus réaliste et nuancée de la situation, ce qui lui permettra de surmonter cette déception et d’aborder les futures rencontres avec plus de confiance et surtout de rencontrer la femme de sa vie.
3 Le filtrage
Le filtrage mental, ou filtrage négatif, est une distorsion cognitive où vous allez vous concentrer sur les aspects négatifs d’une situation, en ignorant complètement ou en minimisant les aspects positifs. C’est un peu comme une goutte d’encre dans un pichet d’eau qui colore tout le pichet.
Prenons l’exemple d’un de mes clients. Jean a une peur intense des hauteurs et j’ai travaillé avec lui sur un exercice d’exposition pour l’aider à la surmonter.
Nous avons planifié une sortie où Jean monterait au sommet d’un petit bâtiment. Il a réussi à accomplir cet exercice malgré sa peur et son inconfort. Ce fut un exploit pour lui étant donné sa peur d’origine.
Cependant, après l’exercice, Jean a commencé à se concentrer uniquement sur les aspects négatifs de l’expérience.
Il a dit que c’était extrêmement difficile, qu’il avait eu peur tout le temps, et il a même considéré l’exercice comme un échec parce qu’il n’était pas complètement à l’aise.
Jean est tombé dans le piège du filtrage négatif. Il a ignoré le fait qu’il avait réussi à faire face à sa peur, qu’il avait atteint le sommet du bâtiment, et que cela représentait une étape importante dans le processus d’exposition.
J’ai aidé Jean à reconnaître cette tendance à filtrer les expériences à travers un prisme négatif, Jean a ainsi pu reconnaître ses progrès et voir son succès, même s’il ne s’est pas senti complètement à l’aise.
Grâce à ça il a continué à travailler sur cette peur avec une perspective plus positive et réaliste et il n’a plus peur des hauteurs désormais.
4 La disqualification du positif.
La disqualification du positif est une forme de pensée négative où vous ignorez ou minimisez vos réussites et vos expériences positives.
C’est comme si vous aviez un filtre qui efface toutes les bonnes choses qui vous arrivent. Même si vous accomplissez quelque chose de bien, vous pouvez penser que c’était juste de la chance ou que ce n’était pas si important.
Reprenons l’exemple de Jean qui a réussi à s’exposer à la peur des hauteurs, il m’a dit “oui mais tout le monde peut le faire, j’ai eu beaucoup de chance cette fois-ci, c’était juste un petit bâtiment pas la tour Effel et ma femme était là pour me soutenir.”
J’ai également aidé Jean à reconnaître cette tendance à rejeter le positif et à apprécier ses succès, à prendre confiance en ses capacités et à poursuivre sa thérapie avec une vision plus optimiste de ses progrès.
5 Sauter aux conclusions
Dans cette distorsion cognitive vous allez tirer des conclusions hâtives ou prématurées sans preuves suffisantes ou sur la base de très peu d’informations. Il existe deux types principaux de cette distorsion :
La lecture de pensée : vous supposez que vous savez ce que les autres pensent ou ressentent sans avoir de preuves réelles.
On appelait cela autrefois la diseuse de bonnes aventures.
En effet vous faites des prédictions négatives sur l’avenir malgré l’absence de preuves suffisantes. C’est comme si vous aviez une boule de cristal défectueuse qui ne montrait que des avenirs sombres et négatifs.
Par exemple, imaginons que vous envoyez un email à un collègue et que vous n’obtenez pas de réponse immédiate. Si vous en tirez des conclusions hâtives, vous pouvez penser : « Il est en colère contre moi » ou « Il ne respecte pas mon travail ».
Cependant, il peut y avoir de nombreuses autres raisons pour lesquelles vous n’avez pas reçu de réponse immédiate, comme le fait que votre collègue est occupé ou qu’il n’a pas encore vu votre e-mail.
6 Exagération et minimisation
Cela ressemble à ce dont on a parlé avant de sauter aux conclusions, où vous donnez plus de poids aux échecs, ou à ce que vous percevez comme menaçant ou difficile, et vous accordez moins d’importance à vos succès ou à vos forces.
C’est un peu comme faire d’une mouche un éléphant de tous les aspects négatifs, tout en minimisant vos propres réalisations positives. De plus, vous avez tendance à surestimer les qualités positives des autres, tout en négligeant ou en dévalorisant les vôtres.
Vous allez « catastrophisé », mot qui n’existe qu’en anglais, ainsi une situation inconfortable va devenir insupportable. Vous utilisez des superlatifs, vous n’êtes plus triste mais déprimé(e) par exemple.
Supposons que vous ayez commis une erreur lors d’une présentation au travail. Si vous généralisez, vous pouvez penser : « Je suis toujours minable dans les présentations. Je ne réussirai jamais à en faire correctement une.
Ou après avoir reçu des compliments pour votre travail bien fait sur un projet, vous pourriez minimiser en disant : « Ce n’était pas grand-chose, n’importe qui aurait pu le faire”.
Dans les deux cas, vous avez besoin de commencer à pointer ces erreurs dans votre pensée, chercher des faits qui prouvent le contraire et à utiliser un langage juste qui correspond à la bonne émotion.
Cela vous aidera à voir les choses de manière plus juste et réaliste.
7 Le raisonnement émotionnel
Vous allez croire que quelque chose est vrai sur la base d’un sentiment. Et cela n’a rien à voir avec l’intuition.
Prenons le cas de Laura. Elle voit un groupe de ses amis discuter au loin et rire.
Elle commence à ressentir de l’anxiété et de la tristesse et se dit : « Ils rient, donc ils se moquent sûrement de moi ».
En réalité, ses amis rient simplement d’une blague que l’un d’eux vient de raconter, mais Laura, en se basant sur son raisonnement émotionnel, pense qu’ils se moquent d’elle.
Laura a laissé ses sentiments guider sa pensée, sans vérifier la réalité de la situation.
Laura doit prendre du recul et évaluer la situation de manière objective. Au lieu de se laisser guider par ses émotions, elle doit chercher des preuves concrètes pour étayer ses suppositions.
8 Doit ou devrait
Devrait » ou « doit » sont des distorsions cognitives identifiées par le psychologue Albert Ellis.
Il s’agit de pensées rigides qui incluent souvent des attentes irréalistes ou des exigences envers soi-même ou les autres.
Lorsque vous pensez à ce que les autres ou vous-même auriez dû faire vous allez soit vous culpabiliser soit vous mettre en colère contre les autres qui auraient dû faire ceci ou cela.
C’est une distorsion cognitive importante, handicapante et courante et je vous invite à la repérer.
Quand Marie maman de 3 enfants et employée de banque pense : « Je devrais toujours être capable de préparer un repas fait maison pour ma famille, sinon je suis une mauvaise mère ». Cette pensée qui est une forme de « devrait » ou « doit », met une pression irréaliste sur Marie.
Marie doit d’abord reconnaître sa pensée rigide, puis la questionner et enfin la remplacer par une pensée plus réaliste et comprendre qu’elle est une bonne maman peu importe le type de repas qu’elle prépare.
9 Le piège de la gratitude
Voici la pire façon de pratiquer la gratitude.
Il y a ici deux schémas de pensées :
Le premier piège rejoint le doit ou devrait dont je viens de parler : il est orienté vers vous-même.
Prenons l’exemple de Paul, il aime beaucoup son meilleur ami Pierre qui l’a beaucoup aidé lorsqu’il a traversé une période difficile il y a quelques années.
Mais aujourd’hui, Pierre se montre parfois intrusif, intervenant trop dans la vie de Paul et ne respecte pas ses limites.
Cependant, Paul se sent coupable à l’idée de parler à Pierre de son comportement, pensant : « Je devrais être reconnaissant pour tout ce qu’il a fait pour moi, je n’ai pas le droit de me sentir agacé ou frustré. »
L’autre piège de la gratitude est l’idée que les autres vous sont redevables.
Cela signifie que vous avez tendance à penser que si vous faites quelque chose pour quelqu’un, cette personne vous doit quelque chose en retour, et vous pouvez vous sentir blessé ou offensé si cette personne n’agit pas selon vos attentes.
10 La personnalisation et le blâme
Dans cette distorsion vous vous attribuez personnellement la responsabilité d’événements qui ne sont pas entièrement sous votre contrôle, ou vous blâmez les autres pour des choses qui peuvent être partiellement ou totalement de votre responsabilité.
C’est un piège cognitif qui vous peut mener à un sentiment d’impuissance, de culpabilité ou de ressentiment.
Supposons que vous êtes en charge d’un projet au travail et que l’un de vos collègues n’arrive pas à respecter le délai pour une partie du projet.
Si vous pensez : « C’est de ma faute, j’aurais dû lui donner plus de temps ou l’aider davantage », alors vous faites preuve de personnalisation. Vous vous attribuez la responsabilité de l’échec de votre collègue, même s’il y a de nombreux facteurs en jeu que vous ne contrôlez pas. C’est un exemple typique de personnalisation.
A l’inverse Lucas est un étudiant qui vient d’échouer à un examen important.
Au lieu d’analyser tout de suite ses propres habitudes d’étude et d’assumer la responsabilité de ne pas avoir suffisamment révisé, il rejette la faute sur son professeur en disant : « C’est entièrement sa faute. Ses questions étaient trop difficiles et il ne nous a pas assez préparés.
Dans les deux situations, il serait bénéfique de prendre du recul et de réévaluer vos pensées. Vous pourriez vous demander : « Quelle est ma part de responsabilité dans cette situation ? » et « Quels facteurs étaient hors de mon contrôle ? » Cela pourrait vous aider à avoir une perspective plus équilibrée et réaliste de la situation.
11 Toujours avoir raison
La distorsion cognitive « toujours avoir raison » se manifeste aussi dans la vie quotidienne. Prenons l’exemple de Sophie, une comptable.
Sophie a une manière spécifique d’organiser ses fichiers et ses documents de travail. Lorsqu’un nouveau collègue, Paul, rejoint l’équipe et suggère une nouvelle méthode d’organisation qui pourrait économiser du temps et des efforts, Sophie réagit immédiatement de manière défensive. Elle insiste sur le fait que sa méthode est la meilleure et refuse de considérer la proposition de Paul.
Malgré les démonstrations de Paul montrant comment son système peut améliorer l’efficacité de leur travail, Sophie s’accroche fermement à sa conviction. Elle refuse de reconnaître que sa méthode pourrait être améliorée.
Sophie doit comprendre qu’insister pour avoir toujours raison peut entraver la productivité et la coopération dans son équipe. Elle doit apprendre à écouter et à considérer les suggestions des autres, et accepter qu’il y a toujours de la place pour l’amélioration. En reconnaissant cette distorsion cognitive, Sophie peut commencer à modifier sa façon de penser et être plus ouverte aux nouvelles idées.
12 Erreur de changement
L’erreur de changement est une distorsion cognitive dans laquelle une personne pense qu’elle peut changer les autres à sa guise ou en exerçant une pression suffisante sur eux.
Par exemple Clara est une fervente militante politique et s’efforce toujours de convaincre ses amis et sa famille d’adopter son point de vue.
Elle est convaincue que si elle présente suffisamment d’arguments solides et de preuves, elle peut les faire changer d’opinion. Elle veut aussi que les autres soient d’accord avec elle.
Alors elle n’arrête pas de parler de ses opinions politiques, même lors de dîner en famille, ce qui crée des tensions sans changer l’opinion de sa famille.
Clara commet ici l’erreur de changement.
Ce qu’elle doit comprendre, c’est que les opinions politiques sont souvent enracinées dans des valeurs personnelles et des expériences de vie profondes qui ne sont pas facilement modifiables par des arguments logiques.
Au lieu d’essayer d’imposer ses opinions, Clara pourrait bénéficier d’une approche plus ouverte, respectant les points de vue des autres et favorisant un échange d’idées constructif.
13 L’erreur d’équité
C’est la croyance irrationnelle que la vie devrait être juste.
Vous allez supposer qu’il existe une sorte de système universel de justice et d’équité, et que ce système doit toujours être respecté.
Vous pensez que tout le monde devrait être traité de manière égale et que tout devrait être « juste ». C’est en quelque sorte le monde de “Oui Oui”, “tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil”.
Cela peut vous conduire à de la frustration et de la colère, de la dépression lorsque les choses ne se passent pas comme vous pensez qu’elles le devraient.
Voici un exemple pour illustrer cette erreur cognitive :
Thomas est un employé de bureau dévoué. Thomas est toujours à l’heure, travaille dur et respecte les règles de l’entreprise. Il constate pourtant qu’un de ses collègues, qui est souvent en retard et fait moins d’efforts, est davantage apprécié par leur patron.
Dans sa tête, Thomas a fait une erreur d’équité. Il pense que puisqu’il travaille dur et respecte les règles, il devrait être plus apprécié que son collègue. Lorsque cela ne se produit pas, il ressent de la frustration et de l’insatisfaction.
Ce que Thomas doit comprendre, c’est que le monde professionnel n’est pas toujours équitable et que les gens ont des critères d’appréciation différents. Au lieu de se concentrer sur ce qu’il considère comme une injustice, il pourrait chercher à comprendre les attentes de son patron et adapter son comportement en conséquence.
Et moi peut-être qu’à sa place j’en ferais un peu moins et je déléguerais plus à ce fameux collègue.
14 L’étiquetage
Il y a deux types d’étiquetage, l’auto étiquetage et l’étiquetage sur les autres.
L’étiquetage, c’est quand on colle une mauvaise étiquette à quelqu’un ou à soi-même à cause d’une seule erreur.
Vous allez avoir tendance à juger les gens, ou dire que ceux qui font telle chose ou telle autre sont comme ceci ou comme cela.
C’est comme si on jugeait une personne ou soi-même juste sur un seul faux pas.
C’est souvent fait en utilisant des mots forts et chargés d’émotion qui peuvent ne pas être tout à fait justes.
C’est par exemple Sabrina femme au foyer qui oublie d’acheter du lait lors d’une de ses sorties pour les courses. En conséquence, elle se dit : « Je suis vraiment incompétente, je ne peux même pas faire une simple liste de courses correctement ». Ici, Sabrina s’étiquette elle-même comme incompétente à cause d’un simple oubli.
Un exemple d’étiquetage des autres c’est celui de Claire une collègue de travail de Christine
Un jour, Claire oublie de répondre à un email important de Christine.
Au lieu de comprendre que cela peut arriver à tout le monde, Christine l’étiquette immédiatement de « négligente » ou « non professionnelle », ignorant peut-être tous les moments où elle a été efficace et réactive dans son travail.
C’est une façon simpliste de la juger sur la base d’un seul comportement, sans prendre en compte l’ensemble de son engagement professionnel.
Ainsi pour vous débarrasser de l’auto-étiquetage : considérez vos erreurs comme des incidents isolés et non comme une mesure de votre valeur en général.
Concernant l’étiquetage des autres : évitez de juger rapidement sur un seul comportement, comprenez qu’il peut y avoir d’autres facteurs en jeu.
J’ai surnommé la voie des pensées négatives et des distorsions cognitives Martine, en la personnalisant cela me permet de la mettre à distance de moi, de relativiser les choses.
Mais souvenez-vous que Martine, cette voix des pensées négatives, peut être trompeuse.
Elle peut vous pousser à interpréter les situations de manière biaisée, ce qui conduit à des distorsions cognitives.
Ces 14 distorsions sont des pièges que votre esprit peut vous tendre, mais maintenant que vous en êtes conscient(e), vous allez pouvoir les contrecarrer.
N’oubliez pas, votre esprit est un outil puissant, mais c’est vous qui devez contrôler la direction dans laquelle il va. Ne vous laissez pas piéger par Martine.
En domptant ces distorsions cognitives, vous ferez un grand pas vers une vie plus sereine et positive.
Foire aux questions :
Q : Qu’est-ce qu’une distorsion cognitive ?
R : Une distorsion cognitive est une pensée négative qui déforme la réalité. C’est une manière de percevoir les choses qui n’est pas tout à fait exacte ou rationnelle. Les distorsions cognitives sont comme des « lunettes déformantes » qui vous font voir les choses de manière biaisée.
Q : Quels sont les principaux types de distorsions cognitives ?
R : Il existe de nombreux types de distorsions cognitives. Les plus courantes sont :
- La pensée en tout ou rien (« Si je n’arrive pas à 100%, c’est un échec »)
- La généralisation excessive
- Le filtrage négatif
- La disqualification du positif
- Sauter aux conclusions
- L’exagération du négatif et la minimisation du positif
- Le raisonnement émotionnel
- Le « je dois » ou « je devrais »
- La personnalisation
- L’étiquetage
Q : Comment puis-je reconnaître mes distorsions cognitives ?
R : Pour identifier vos distorsions cognitives, faites attention quand :
- Vous vous sentez angoissé(e), triste ou en colère pour des raisons qui vous semblent disproportionnées
- Vous vous faites des reproches ou vous vous critiquez de manière excessive
- Vous interprétez de manière très négative des événements neutres ou positifs
- Vous tirez des conclusions hâtives sans preuves suffisantes
Q : Comment puis-je contrer une distorsion cognitive ?
R : Pour lutter contre une distorsion cognitive, vous pouvez :
- Identifier précisément la distorsion (« Ah, je suis en train de généraliser là… »)
- Chercher des preuves concrètes qui vont à l’encontre de cette pensée
- Nuancer votre jugement et adopter une vision plus réaliste
- Remplacer la pensée négative par une pensée plus juste
- Relativiser l’importance de l’événement déclencheur
- Parler de la situation à un ami pour avoir un autre point de vue
Q : Est-il possible de se débarrasser complètement des distorsions cognitives ?
R: Il est difficile de se débarrasser complètement des distorsions cognitives car elles sont souvent ancrées profondément. Avec de la pratique, vous pouvez cependant apprendre à les repérer plus facilement et à les contrer de manière efficace. Même si elles réapparaissent de temps en temps, vous saurez ne pas les laisser vous influencer. Votre bien-être s’en trouvera grandement amélioré !
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